Face à la baisse des pensions de retraite, les français se soucient plus que jamais de leur pouvoir d’achat durant leur retraite. Le régime général et les régimes complémentaires (Agirc – Arrco) ne seront pas suffisants pour garantir un niveau de vie confortable. Pour profiter au maximum de sa retraite, il faut donc la préparer dès aujourd’hui, et peu importe votre âge.
Faits d’actualité les réformes successives de notre système de retraite pousse les français à anticiper.
D’autre part, de plus en plus de particulier se posent des questions sur les placements les plus adaptés et leur efficacité. Je vous propose dans ce dossier de vous guider pour établir une stratégie d’investissement pour vos vieux jours.
Le taux de remplacement pour calculer votre future retraite
Avant toute chose, le régime de retraite par répartition français est dans une très grande difficulté. Il est fort à parier que si vous êtes à plus de 20 ans de la retraite, le risque de percevoir une rente insuffisante est maximal.
Ça, c’était la mauvaise nouvelle…
La bonne nouvelle, c’est que sur un horizon supérieur à 20 ans, il est tout à fait possible de se constituer une surface patrimoniale suffisante pour compléter sa retraite et ainsi vivre confortablement.
Pour le calcul de votre pension de retraite, sachez que vous devez avoir cotisé un nombre minimum de trimestres de retraite ou avoir atteint l’âge légal pour prétendre à votre retraite à taux plein.
Pour le régime des salariés, l’âge de départ légal est de 62 ans pour les personnes nées à partir de 1955. Le nombre de trimestres cotisés est de 166, soit 41,5 ans. Si vous n’avez malheureusement pas cotisé suffisamment, vous devez soit repousser votre âge de départ à la retraite ou accepter une diminution du montant de votre retraite.
Dans le cas où vous disposerez d’une retraite à taux plein, vous devez retenir 50% du salaire annuel moyen. Pour connaître ce salaire annuel moyen, il faut prendre la moyenne des 25 meilleures années de votre carrière.
En conclusion : si vous souhaitez maintenir votre niveau de vie à la retraite, vous allez devoir recréer 50% de votre salaire sous forme de rentes.
Rien que ça.
Combien épargner pour sa retraite ?
Sous prétexte que l’horizon est éloigné, beaucoup de personnes pensent qu’il n’est pas utile de se préoccuper de sa retraite avant 40 ans.
C’est bien dommage car celles-ci passent à côté de la magie des intérêts composés.
Le principe des intérêts composés ? Les intérêts capitalisés vont produire de nouveaux intérêts à leur tour… Sur une durée suffisamment longue, c’est une boule de neige qui se transforme en avalanche ! L’impact est exponentiel, laissez-moi vous présenter ce graphique :

Placer 1 000€ sur une solution financière à 10% permet de :
- Multiplier par 2 votre capital sur 10 ans ;
- Multiplier par 5 votre capital sur 20 ans ;
- Multiplier par 21 votre capital sur 35 ans.
Vous pensez que 10% est une placement utopique ? Détrompez-vous, c’est moins que la performance moyenne des marchés financiers ou que la rentabilité d’un investissement locatif couplé à un financement (nous aborderons l’effet de levier crédit plus loin dans cet article).
Que déduire de ce graphique ?
Il vous permettra de savoir combien épargner pour votre retraite.
Une personne qui place 1 000€ à 30 ans aura le même capital à la retraite (65 ans) qu’une autre qui place 7 000€ à 50 ans. Soit un effort d’épargne 7 fois plus élevé !
Dit autrement, une personne qui anticipe sera 7 fois plus riche qu’une personne qui procrastine…
Conclusion : préparez votre retraite dès maintenant, même si le montant placé vous semble à priori insignifiant. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Retarder n’est pas une bonne idée car 50€ bien épargné sur une durée suffisamment longue, c’est 1 000€ de rente pour la retraite ! (hypothèses : durée de capitalisation : 35 ans, taux de capitalisation : 10%, durée de service de la rente : 25 ans, taux capitalisation de la rente : 4%)
Diversifier son patrimoine pour limiter le risque
Le terme de diversification revient systématiquement dans le domaine de la création et de la gestion de patrimoine.
La diversification consiste à répartir son capital sur des actifs décorrélés, c’est-à-dire, que leur valorisation n’évolue pas de la même manière. Pour cela, il faut investir dans des placements variés :
- En terme de nature (immobilier, bourse, actions non cotées etc.)
- En terme de géographie (Europe, Amérique du Nord, Asie etc.)
- En terme de contrepartie (banques différentes par exemple)
Attention toutefois. De nombreuses personnes pensent diversifier convenablement une allocation d’assurance-vie en y incorporant quelques fonds de valeurs françaises ou américaines. C’est une erreur et loin d’être suffisant… Afin d’avoir une allocation correctement diversifiée qui pourra faire face à des chocs importants, comme des krachs boursiers, je vous conseille de demander une analyse de votre portefeuille à un spécialiste de l’investissement financier.
Enfin, le niveau de diversification va être différent selon votre profil de risque personnel (à définir) :
- Pour les risquophobes, diversification maximale au détriment de la rentabilité ;
- Pour les risquophiles, diversification plus légère afin d’augmenter le rendement.
Gardez cependant en tête que vous devrez tout de même sécuriser progressivement vos placements dédiés à la retraite à mesure que vous approcherez de la date de liquidation de vos droits à la retraite.
Adapter vos placements retraite selon votre âge
Je viens de l’aborder dans le paragraphe précédent mais n’oubliez pas que la répartition de vos avoirs et investissements doit évoluer dans le temps.
Pour un même profil de risque, un quarantenaire n’aura pas la même exposition à des actions, obligations, fonds monétaires ou immobiliers qu’un retraité.
A mesure que vous approchez de l’âge de la retraite, sécurisez vos placements en les dirigeants progressivement vers des fonds prudents, de l’immobilier sécurisé et peu chronophage (comme de la SCPI ou de la résidence de service par exemple) ou des liquidités. Il est même possible de demander à votre assureur de convertir votre assurance-vie en rentes viagères. Vous bénéficierez ainsi d’un revenu garanti à vie.
L’idée est de prendre des investissements dynamiques (en cohérence avec votre profil de risque) sur des horizons larges et de sécuriser sur des horizons plus courts, jusqu’à garantir les revenus au moment d’entrer en retraite.
Les placements à privilégier pour préparer sa retraite
Parmi les investissements qui existent sur le marché certains sont appropriés pour se constituer un complément de revenu voire plus. Je vous cite ici placements que je recommande dans le cadre de la préparation de la retraite.
L’immobilier locatif

L’immobilier est une solution puissante pour se constituer un patrimoine qui pourra vous servir des rentes (les loyers) une fois le crédit immobilier remboursé.
D’ailleurs, tout l’intérêt de l’immobilier est justement de pouvoir contracter un prêt immobilier pour acheter un bien dont le loyer vous permettra de diminuer votre effort d’épargne.
Vous utiliserez donc le principe de l’effet de levier de crédit, qui vous permettra de démultiplier la rentabilité de votre opération.
Pour mieux comprendre, prenons un exemple simple : vous achetez un appartement au prix de 100 000€. Le loyer généré est de 500€ tous les mois (faisons abstraction des charges et de la fiscalité pour simplifier).
En achetant au comptant, votre rendement locatif est de 6%.
A présent, en achetant ce bien immobilier avec un crédit bancaire ayant une mensualité de 600€, vous aurez un effort d’épargne mensuel de 100€ (600€ – 500€ = 100€).
Finalement, vous disposerez de votre capital de 100 000€ à la fin du crédit (ici dans 20 ans).
Placer 100€ durant 20 ans pour obtenir un capital de 100 000€, c’est avoir entre les mains une solution financière générant une rentabilité de plus de 13% ! Incroyable non ? Vous venez de comprendre l’effet de levier du crédit (un doute sur le calcul ou vous souhaitez davantage d’explications ? Dites le moi en commentaire ci-dessous).
>Pour votre information : plus la durée est longue et l’apport faible et plus l’effet de levier est fort (et donc la rentabilité également).
Vous l’aurez compris, acheter un bien sans crédit immobilier a beaucoup moins d’intérêts.
En conclusion, si vous êtes à plus de 10 ans de la retraite, empruntez pour acheter de l’immobilier. Si vous êtes très proche de la retraite avec un bon pécule, investissez directement votre capital dans de l’immobilier. Dans ce cas, il faut mieux s’orienter vers la SCPI ou la résidence de service.
La résidence de services en LMNP
La résidence de services est un type d’exploitation dans un immeuble géré par un gestionnaire qui a conclu un bail commercial avec les investisseurs.
Il met en location les lots de la résidence pour une clientèle ciblée : étudiants, touristes, personnes âgées (EHPAD) etc.
Sachant que le loyer versé à l’investisseur est garanti, il prend donc en charge le risque locatif. Ce loyer est fiscalisé selon le régime du loueur meublé professionnel, qui est fiscalement très attractif. Typiquement, vous ne paierez pas d’impôt durant plus de 10 ans sur ce type de bien.
Pour qui est ce type d’investissement ? Les personnes qui ne veulent pas gérer leur parc immobilier et veulent un loyer garanti. Donc parfait pour les retraités !
Quels sont les inconvénients ? Le marché secondaire est très peu développé. N’achetez pas une résidence de services si vous envisagez une revente. Ce type de bien est fait pour vous générer des rentes, pas de la plus-value. Deuxième inconvénient : la durée de financement. N’imaginez pas pouvoir emprunter sur plus de 20 ans. La rentabilité est donc limitée.
La défiscalisation en loi Pinel

La loi Pinel est adaptée dans un but de préparation de sa retraite. Pour cela, empruntez sur la durée la plus longue possible pour minimiser votre effort d’épargne. A la fin du dispositif fiscal, vous pourrez soit revendre le bien (et récupérer le capital à réinjecter dans une autre solution rentable), soit le conserver.
Dans le dernier cas, je vous recommande (si cela est possible), de le basculer en LMNP (loueur meublé non professionnel) pour adoucir la fiscalité. Les loyers pourront ainsi financer votre retraite.
Je ne vous recommande pas ce type de placement si vous êtes proche du passage à la retraite. En effet, vos revenus vont très probablement baisser, ainsi que votre fiscalité. D’autre part, les loyers sont faibles car plafonnés, donc incohérents avec une rente pour votre retraite. Le Pinel perd donc de son intérêt dans ce cas précis.
Si vous retenez cette solution, faites-vous accompagner par un professionnel (autre que le promoteur…) pour dimensionner correctement le prix du bien en fonction de vos impôts et sélectionner un bien immobilier qualitatif. Je vois malheureusement trop souvent des opérations inadaptées et donc avec une rentabilité au ras des pâquerettes…
La SCPI

La SCPI (Société Civile de Placements Immobiliers) est également appelé la “Pierre Papier”. En investissant dans des parts de SCPI, vous êtes actionnaire et possédez une part d’un parc locatif. Le gérant de la SCPI achètera en votre nom des biens immobiliers qui généreront des loyers qui vous seront redistribués. Il s’occupera également de l’administratif et formalité, des lieux où investir, optimiser et organiser les achats…
Ce type de placement est parfait pour les retraités qui ne veulent pas gérer un parc immobilier. Les rendements sont excellents sur la plupart des SCPI (de 4,5% à 6% net de frais pour les plus solides).
Idem pour les investisseurs qui veulent préparer leur retraite : faire financer ses SCPI à crédit est un bon moyen d’obtenir un revenu complémentaire pour la retraite.
Attention toutefois à bien choisir ses SCPI : ce ne sont pas les plus rentables qui sont les mieux ! Deuxième point d’attention : la fiscalité qui peut rapidement être douloureuse certains cas.
L’immobilier ancien en LMNP
Le LMNP est un moyen d’obtenir des loyers non fiscalisés. Appliqués à l’immobilier ancien, cela vous permettra d’obtenir un rendement élevé.
Par contre, cela demandera de l’investissement en temps et en gestion pour l’investisseur. Un retraité devra donc avoir conscience qu’il ne pourra peut-être pas s’occuper éternellement de la gestion de son appartement.
Il existe cependant des agences qui pourront gérer le bien.
Enfin, le niveau de risque est plus élevé que les solutions immobilières citées précédemment. Un impayé ou un appel de charge important pour des travaux peut être douloureux pour le bailleur qui compte sur ses loyers pour vivre !
L’assurance-vie

L’assurance-vie est un véritable couteau-suisse : on peut (presque) tout faire avec ce type de placement !
L’assurance-vie est une enveloppe fiscale qui vous permet de placer votre argent sur des supports très différents : fonds euros (garantis), fonds immobiliers, fonds actions, fonds obligataires ou monétaires etc.
Vous pouvez ainsi vous construire une véritable allocation (composition de différents fonds) personnalisée en fonction de l’horizon d’investissement et de votre profil de risque.
Dans le cadre de la préparation de la retraite, je vous recommande de vous exposer à des fonds performants, diversifiés et relativement dynamique (en fonction de votre profil de risque) afin de délivrer le plus de rentabilité possible sur le long-terme.
En avançant dans l’âge et en vous approchant de l’âge de la retraite, demandez à votre gestionnaire de sécuriser progressivement votre allocation.
Enfin, misez sur des fonds prudents lors de la retraite afin de pouvoir vous distribuer des rentes. Vous pouvez même demander à votre assureur de convertir le capital en rente viagère.
Les avantages de l’assurance-vie : bénéficier d’un fiscalité attractive lors de son vivant (la phase d’épargne et de sortie), la possibilité de réduire les frais successoraux (à savoir pour transmettre plus à sa famille ou à ses enfants).
L’inconvénient est dans le choix des supports, faites-vous aider par un expert.
Le PER
La loi PACTE de 2019 a redessiné le paysage de l’épargne retraite en France. Elle l’a surtout grandement simplifié !
Il est aujourd’hui possible de souscrire à une plan d’épargne retraite beaucoup plus souple que les plan précédents (notamment le PERP).
Il est possible, avec un PERin :
- De défiscaliser les sommes déposées sur le PER ;
- De sortir en capital (total ou partiel) à la retraite mais aussi en rentes ;
- De casser son PER pour acquérir sa résidence principale.
Comme pour l’assurance-vie, vous pouvez mettre en place une stratégie sur des fonds pour votre objectif de retraite.
N’oubliez pas de rentrer progressivement sur les marchés afin de “moyenner à la baisse” en cas de correction des marchés financiers. Votre encours s’appréciera ensuite plus rapidement dans un contexte de marchés haussiers.
Pour bien comprendre ce concept, prenons un produit financier quelconque. Le cours peut monter et baisser mais globalement, si ce produit est de qualité et suffisamment diversifié, sa valeur s’appréciera dans le temps.
La première année il cote 100, la deuxième 50 et 100 la troisième.
Si vous achetez deux parts la première année, votre encours sera le même la troisième année (une part vaudra toujours 100).
Pourtant, en achetant une part la première année, puis deux autres l’année suivante (car la part ne vaut plus que 50), votre encours final sera de 300 (3 parts valorisées 100). Soit 50% de rentabilité supplémentaire que la première stratégie.

La mise en place de versement programmé est donc indispensable sur ces placements avec une échéance long-terme.
En savoir plus sur la préparation de la retraite
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